Autrefois, commune très pauvre. Marquiset évoque avec mépris vers 1840 le caractère arriéré de sa population, superstitieuse et brutale ... qui eut toutefois la bonne inspiration d’amender ses terres grâce à des marnes ! La production agricole en fut selon lui quintuplée (céréales, pommes de terre, chanvre, foin). Mais à l’époque, ce sont les vignes qui, avec les bois, procurent des revenus au village. Celles-ci, plantées dans un terrain graveleux sur des collines qui regardent le midi, donnent un vin clair et léger, d’un goût assez délicat, et que viennent acheter les habitants des montagnes.
Enfin chaque foyer possède quelques bêtes à cornes, pour le lait et la viande. Aujourd’hui la commune produit beaucoup de lait (la plus grande quantité du Canton), des céréales (orge et blé), des oléagineux (colza), du maïs (pour l’ensilage et les granulés déshydratés), des taurillons d’élevage (viande de boucherie). Les agriculteurs exploitent pour ce faire 500 ha à l’extérieur sur les communes avoisinantes.
Jusqu’en 1992 Rouffange possédait une fromagerie (Etablissements Jouffroy), qui traita entre 1980 et 1990, jusqu’à 50000 litres de lait par jour et eut une dizaine d’employés. On y produisit duComté (jusqu’en 1966 puis de l’emmental, des camemberts, du Saint Rémy et du méton.
Agrandie au 19ème siècle, elle était initialement une chapelle. Rouffange dépendait de la paroisse du Grand-Mercey. Pierre Tissot, né dans ce village, prêtre-chanoine gradué, chantre de l’église cathédrale de St Omer et vicaire général, y fit construire une chapelle en vertu du consentement que donna le curé de Mercey le 5 août 1702. Les habitants se chargèrent en 1714 de l’entretenir, de la réparer. Cet édifice dédié à St Martin, situé au centre du village, se compose d’une nef et d’un sanctuaire (choeur) voutés. (Rousset) Il était orné autrefois d’un clôcher couronné par un dôme comtois en tuiles vernissées bicolores, encore visibles sur une peinture murale ornant une salle de l’ancien château. Mais il perdu son caractère typique lors de la réfection de sa charpente dans les années 30. A l’intérieur, une vierge en bois du 19ème siècle mérite l’attention. L’ancien presbytère, acquis par la commune en 1850, est actuellemnt au 6, Rue de la Fontaine.
Il n’en reste pas grand chose aujourd’hui. Mais sa façade, située à l’entrée du village (chemin de Vigearde) comporte encore un porche daté de 1636, surmonté d’un cartouche (vide actuellement) et flanqué à gauche d’une meurtrière. Il était, dans la première moitié du siècle surmonté d’une tour carrée qui, menaçant ruine, fut abattue. La propriété, composée de deux corps de bâtiments partiellement détruits, était ceinte de murs de plus de 2 mètres de haut. Elle contient encore 5 caves de style roman et gothique, de vastes cheminées avec quelques plaques anciennes, quelques plafonds à la française.
A l’angle d’un bâtiment qui longeait la rue du four et abattu il y a quelques années était situé un puits aujourd’hui démoli. A l’intérieur de ce bâtiment se trouvait le four banal du village.
Attenante au sanctuaire de l’église construite en 1836, elle renfermait la mairie, le logement de l’instituteur et la salle d’étude, nous dit Roussel en 1853.
Marquiset évoque en 1840 une seule fontaine à l’eau "limpide et extrêmement abondante". Or deux fontaines-lavoirs se dressent actuellement au centre du village : "la grande" et "la petite". La petite doit être plus ancienne; elle fournit une eau plus froide que celle de la grande, et anciennement de meilleure qualité. C'est aujourd'hui l'inverse : l'eau de la grande fontaine est potable. Elle a sa source sur le département du Doubs et arrive au centre du village par canalisations souterraines.