Lundi 30 Décembre 2024
- St Roger
Placé sur le tracé d'une ancienne voie romaine, on a trouvé à Ougney des traces de riches villas sur les rives de l'Ognon. Mais très peu de traces entre la période romaine et le XIe siècle où avec la construction de l'abbaye d'Acey, des écrits racontent un village peuplé de familles nobles et d'hommes libres.
Un premier château fut bâti à Ougney en 1180, par Odon de Champagne, comte de Champlite. Le château dont on peut encore admirer une tour, fut construit par Nicolas Rollin, de 1422 à 1453.
Georges II de la Trémoille, dit le "sire de Craon", général des armées de Louis XI, après avoir été nommé gouverneur de la province de Bourgogne par Louis XI peu après la mort de Charles le Téméraire, assiège Dole en tentant d'affamer la population. Il n'y parvient pas et c'est un revers cuisant pour lui et ses troupes. Il s'empare alors des châteaux des environs. Après avoir pris Marnay le 14 avril 1477, il assiège la forteresse d'Ougney le 13 août 1477, ou il rencontre une très forte résistance. Au bout de six jours de tirs d'artillerie, un pan de mur du château s'écroule, et les soldats du roi envahissent la forteresse. Pour punir les soldats, le sire de Craon les fait dévêtir et ordonne qu'on les fouette à coup de verges, à la vue des troupes royales et des villageois.
C'est pourquoi aujourd'hui, on appelle aussi les habitants "les culs fouettés".
Le château fut réparé, et au XVIe siècle, il joua encore un rôle dans la conquête de la Franche-Comté.
En 1843 débute l'extraction de minerai à ciel ouvert pour les Caron, maîtres de forge à Fraisans. Le 24 décembre 1846, une ordonnance royale de Louis Philippe accorde la concession dite du Bois d'Amont, 316 hectares sur les communes d'Ougney, Vitreux, Pagney et Rouffange. Le bornage en 1847 était représenté par 22 bornes numérotées et marquées en capitales C.C.
En 1857, le bornage d'une seconde concession située à l'emplacement du bois de Laffand comprenait 13 bornes. Cette nouvelle mine se trouvait sur le versant ouest du vallon et était limitée par la croisée des chemins de Saligney et le ruisseau de la Vèze. Elle s'étendait sur 320 ha et a nécessité d'importants travaux souterrains. La concession a été accordée le 30 août 1855 à la Cie des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges du Rhône et de Gier.
Le minerai était acheminé jusqu'à Rans et Fraisans par des charrois routiers. En 1854, le maître de forge demande la création d’une ligne de chemin de fer pour le transport du minerai. En 1855, des accords sont passés entre la Compagnie des Hauts-Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté et différentes communes dont Gendrey et Ougney. Les communes cèdent des bois ou des terrains contre la promesse de l’installation d’une gare avec desserte de marchandises et de voyageurs aux frais de la compagnie.
En 1856, la ligne d’Ougney à Rans est rachetée par le PLM (Paris – Lyon – Méditerranée) et devient la ligne d’Ougney à La Barre. En 1864, elle sera prolongée jusqu’à Montagney pour rejoindre la ligne Besançon – Gray. Un autre tronçon jusqu’aux forges de Fraisans est réalisé la même année (l’autorisation de créer la ligne arrivera 4 ans plus tard).
Le trafic cessera progressivement entre 1940 et 1950. Les rails du tronçon Ougney – La Barre ont été enlevés en septembre 1955. Les gares d’Ougney et de Gendrey ont été vendues.
Attestée dès 1545, la tuilerie dépend de l'abbaye cistercienne d'Acey (bâtie en 1134) . Reconstruite en 1654, elle comporte en 1789 une maison de quatre pièces avec cave et grenier, grange et écurie, "chambre à four" isolée, halle couverte en chaume et four neuf. Utilisant l'argile extraite de la forêt de la Grande Vaivre, elle fabrique briques, carreaux et tuiles, et de la chaux. Elle est vendue comme bien national en 1791. Le bâtiment abritant le logement est agrandi au 19e siècle, la halle étant peut-être reconstruite au cours de ce siècle. En 1881, la production est de 150 000 tuiles et briques, et de 100 m3 de chaux. Vraisemblablement fermée lors de la Première Guerre mondiale, elle est transformée en ferme par la suite.
